Caché dans les crédits des pochettes de disques à la rubrique “composition et production”’, Guts est longtemps resté dans l’ombre des artistes à qui il assurait une bande-son gavée de funk, inspirée de reggae, nappée de soul, mais toujours strictement hip hop. De ses hauts faits d’armes avec Alliance Ethnik, en passant par les plus underground Svinkels ou le demi-Raggasonic Big Red, sa patte se retrouve derrière de nombreux artistes, le temps d’une collaboration ponctuelle ou pour un album entier. Il aura fallu attendre 2007 pour le voir seul et en tête d’affiche.
Caché dans les crédits des pochettes de disques à la rubrique “composition et production”’, Guts est longtemps resté dans l’ombre des artistes à qui il assurait une bande-son gavée de funk, inspirée de reggae, nappée de soul, mais toujours strictement hip hop. De ses hauts faits d’armes avec Alliance Ethnik, en passant par les plus underground Svinkels ou le demi-Raggasonic Big Red, sa patte se retrouve derrière de nombreux artistes, le temps d’une collaboration ponctuelle ou pour un album entier. Il aura fallu attendre 2007 pour le voir seul et en tête d’affiche.
Plaquette de gélules groovy, “Le Bienheureux” (Wax On Records) remettait Guts sur les radars des amoureux du beatmaking, du sample et de la MPC. Élargissant sa palette musicale en s’inspirant à 360° de toutes les musiques qui l’entourent, il embraye en 2009 sur le plus construit mais aussi plus noir “Freedom”, sorti sur son propre label Pura Vida. Exilé à Ibiza, c’est depuis son île des Baléares qu’il publiera en 2011 “Paradise For All”, sur le label qui est encore à ce jour le sien, Heavenly Sweetness. And The Living Is Easy, I Want You Tonight, Brand New Revolution : chacun des albums recelait un titre devenu depuis classique.
Si la série des compilations Beach Diggin’, lancée en 2013 avec son complice Mambo, permet la découverte de galettes rares et ensoleillées, c’est pourtant bien le hip hop qui demeure le fil rouge d’une discographie en solo restée strictement instrumentale. Alors, en 2014, Guts décide de magnifier cette musique qui, par la richesse et la qualité des sources utilisées, ont fait de lui le producteur qu’il est. Cette musique qui l’a rendu aussi curieux qu’exigeant et aussi ouvert que raffiné. MPC sous le bras, il part enregistrer à la Mecque New-Yorkaise, collaborant avec Patrice ou Coddy ChesnuTT, avec les légendes Grand Puba ou Masta Ace, mais aussi, dénichant dans les angles morts des artistes plus confidentiels comme la chanteuse soul Lorine Chia, le duo de Mc’s véloces Tanya Morgan ou le jazzman Leron Thomas.
“Hip Hop After All” sera un disque en forme de déclaration d’amour, de remerciements éternels et de pierre apportée à cette cathédrale musicale née dans le Bronx. Cette boucle qui ramenait Guts là où il avait commencé, vingt-cinq ans auparavant lui servira finalement de planche d’appel pour aller encore plus loin...
Car, balayer la France et une partie de l’Europe avec un live-band pour porter sur scène ses classiques mais aussi les titres rutilants de Hip Hop After All (Open Wide, Man Funk, Want It Back...) l’avait conforté dans une idée plus que présente dans un coin de sa tête : faire un album où les proportions 80 % samples et programmation / 20 % live seraient inversées.
Un album où il ne serait plus ce faiseur de grooves qui programme des beats et joue du scalpel dans les sillons des vinyles, mais le chef d’orchestre d’un collectif où interaction et échanges entre les membres deviendraient le mode de fonctionnement. Un album pour pousser encore plus son exploration musicale, aller vers l’électro-funk, l’afro-disco, le jazz spatial. Ajouter des choristes ici, de la talkbox là, jouer une monstrueuse ligne de basse, un solo de sax enflammé ou laisser les instruments filer seuls sur plusieurs minutes : Guts ne s’est rien interdit, a ouvert grand les portes du studio, cassé les fenêtres et débloqué les aérations afin qu’aucune inspiration ou vibration ne reste dehors.
Avec l'idée que tous soient soudés afin de ne faire plus qu’un, Guts a enrichi de Tanya Morgan et Lorine Chia son live band présent sur la tournée Hip Hop After All (Florian Pellissier aux claviers, Greg F. à la guitare, Kenny Ruby à la basse, Tito Brandalise à la batterie, Leron Thomas, trompette et chant), et révélera, le 1er avril 2016, ETERNAL, ce nouveau disque, en partie déjà rôdé sur scène.
Et plus que jamais porté par l’énergie du collectif.